Chit'bourg...

 -  Sous-Titre : Chit'bourg, dans la catégorie "au secours", ça me fait un peu mal, pourtant...

Un petit tour d'horizon en voiture pour se remettre la géographie de la ville en tête... c'est vite fait. L'hôtel très agréable bon accueil une chambre simple dans une maison superbe, hyper bien placée "Le Napoléon".

On sort pour dîner, nous parcourons les rues piétonnes il est 19 heures trente il ne pleut pas il ne fait pas froid : personne, on se retourne regardons à gauche à droite à l'intersection des rues piétonnes, nous sommes seuls, les mouettes éventrent systématiquement les sacs poubelles des détritus jonchent les pavés... ma femme respecte mon silence. Une devanture de magasin sur cinq affiche "a vendre" ou bien "a louer" trois sdf squattent l'entrée de notre ancien immeuble juste en face "chez Ratti"... allez hop un resto et vite fait !

Les quais... on passe vite, très vite devant le pont tournant ça me fait carrèment mal au coeur... vite le "Café du Port" il y a du monde la taulière est superbe et très commerçante, un plat de poisson c'est moyen... pas le coeur à la gastronomie.

A 6 heures le lendemain je suis dehors, j'ai prévenu la femme de ma vie je m'en vais faire mon "pélerinage" rien qu'à moi, rdv pour déjeuner sur le coup des 12, 13 heures...

Et je me lance à pied sur les traces de mon enfance et de mon adolescence, faut pas faire ça je pense... En fait, je serai de retour avant 10 heures !

J'ai fait 6 kilmomètres en ville, tout le centre et puis tous les quais, la gare, et puis la gare Maritime, le port de plaisance le quartier d'anciennes rencontres, la rue du val de Saire fermé, fermé, fermé fermé, fermé, fermé... Oui, ils ont refait la place du général de Gaulle... nous sommes jeudi, 6 commerçants sont en train de déballer.

Place de la fontaine j'ai repéré que la pâtisserie n'a absolument pas changé, j'y suis à l'ouverture, je me le suis promis.

"Bonjour Madame, 2 chocolatines s'il vous plaît, pardon deux pains au chocolat..."

Alors je traverse la petite place, bien évidemment j'ai demandé au taulier la permission d'aller chercher deux viennoiseries en face puisqu'il n'y a rien à manger...

Je m'asseois commande un double café et juste après m'avoir servi (nous sommes trois dans le rade le patron, un client au comptoir et moi en salle.) j'entends : ''...enfin, la semaine prochaine ça va aller mieux les touristes seront moins nombreux, je vais retrouver mes petits clients..." Je suis sidéré je vais l'ouvrir... puis je me ravise ce type, ne mérite pas de leçon, lamentable.

A 400 mètres je retrouve la femme de ma vie, "tiens, t'es déjà là..." une heure plus tard on décommande la chambre pour le soir même... direction le Havre, en passant très vite fait par Saint-Vaast la Hougue" très vite fait.

Comments

[Val]

Lorsque je visite les lieux de mon enfance, tout me semble si petit, si petit...

Ma mémoire les voyait grands. Ils sont minuscules.

Malgré tout j’aime .

[Seia]

Je suis toujours restée en lien très fort avec les lieux où j'ai grandi du coup j'ai suivi leur évolution ou leur desertitude.... C'est comme ça sans doute que nos enfants feront pareils.... On change,on évolue alors on voit plus pareil ....

[Cristophe]

Tu touches là une des raisons pour laquelle je trouve bien pour mes parents qu'ils se soient installés dans une Corrèze d'adoption, et qu'ils n'aient pas fait le choix (envisagé un moment) de retourner dans leur Chinonais natal et toujours familial (quitté alors que j'avais 4 ans et demi).

[Jeanne]

il semble que les mouettes aient envahi la ville , effrontées , affamées , et bruyantes

rien ne peut les effrayer

Les commerçants cherbourgeois ne font rien pour accueillir , trouver un restau ouvert durant l'été un dimanche soir , un vrai parcours du combattant

on ne refait pas l'histoire , je sais , tu as passé de bons moments là , mais maintenant , tu es parti

tu l'as toujours dit , tu ne pourrais plus y vivre

moi non plus d'ailleurs

un truc nous pousse à retourner vers le grand nord , mais les gens ne sont pas là pour nous dire " bienvenue "

la dernière fois que j'y suis allée , j'ai déambuler , sans repenser au passé , je n'ai rien acheté en dehors d"une carte postale

je me suis assise au soleil , j'ai écrit quelques mots , comme une vraie touriste

c'était apaisant



la gare maritime n'est plus celle qu'on a connu

il reste le théâtre

même la fontaine a été déplacée

c'est la vie ...

[Antiblues]

Plutôt bluesy le billet.

Valait mieux pas y aller mais comment le savoir avant ? Confronter ses souvenirs de jeunesse à la réalité du moment est une prise de risque incroyable quand on y pense, au regard de la nostalgie du temps passé...

J'ai eu plus de chance que toi lors d'une expérience similaire dans la ville de mon enfance : Chalon en Champagne. Rien n'avait changé et les fantomes du passé peuplaient les rues intactes...

A Cherbourg, je ne me suis pas arrété.