Comme une odeur d'urine au travers de l'écran...
Mercredi, j'ai fait partie des premiers provinciaux a découvrir "Un prophète"... et j'ai mis un temps fou à m'endormir dans la nuit qui a suivi ! Putain de film !!
Les récits d'univers carcéral m'ont toujours intéressé, j'ai toujours en mémoire le bouquin de Charlie Bauer ou bien encore "Q.H.S" de Roger Knobelpies, les histoires d'évasion aussi peuvent être absolument incroyables. La peur atroce de la perte de ma liberté, c'est certain et puis également la certitude que dans une société aussi fermée que la prison tout peut se passer et surtout le pire.
A peine sorti de l'adolescence je suis allé à l'armée, j'ai devancé l'appel. J'avais 18 ans et demi lorsque je suis rentré pour la première fois dans une caserne et j'ai pris une grande claque dans la gueule oh pourtant rien de bien extraordinaire, j'ai simplement pris en pleine poire la bêtise humaine, certains comportements absolument ahurissants rien que parce que c'est comme ça ! C'est vrai que je me sentais comme faisant partie d'une société fermée ou presque tout n'était que risque ou ç'aurait pu déraper... et pourtant nous étions entre franco-français bien sous tous rapports, dans une caserne normale à quelques kilométres de Paris, avec des perms et tout et tout... mais c'est sans compter sur la perversité humaine, le pouvoir à la con d'un petit mec qui à un tout petit galon Oh un petit galon minuscule... mais toi t'en as pas ou tu veux pas en avoir ou tu bois pas de bière tiède au goulot ou t'as pas ri de sa connerie grasse ou t'as pas bien lavé les gogues ou simplement parce que t'es devant lui au moment ou il a simplement envie d'exercer sa merde de pouvoir et là... ça change tout.
Malik lui, il en prend plein la gueule quand il arrive en prison et il est arabe, et il est jeune, et il n'a pas de protection, et il n'a aucune culture, et il débarque en pleine guerre d'influences... mais le Malik n'est pas un imbécile, il va observer dans cet univers de perversité, de violence et de corruption il va apprendre jusqu'à dépasser le Maître.
Audiard a probablement fait un trés bon film, mais honnêtement j'ai vu ça comme un reportage, tout était trop fort des tronche absolument incroyables (bravo, le casting) une violence sourde, systématique. La corruption insupportable. Une saleté glauque, poisseuse sans parler de la sexualité.
Tu sais quoi ? J'ai peur d'aller en prison.