3 Euros et 50 centimes...
- Sous-titre : Trois Euros et cinquante centimes.
Vu "Les infidèles" et j'ai apprécié. oh, que nous avons ri...
Avec trois Euros et cinquante centimes qu'est-ce que j'aurais pu acheter chez Vaur ??
De nos jours pas grand chose... dans les années soixante et pour l'équivalent de trois Euros et cinquante centimes je serais probablement partit avec pas mal de produits...
René mon vieux papa était un bon bricoleur, il avait l'amour du bel ouvrage. Lorsque j'étais enfant dans les années soixantes il y avait un rituel c'était le départ pour les achats de vis de clous de matériels divers... ça se passait le samedi matin et bien souvent depuis la cuisine j'entendais la voix du paternel : "Eric, je vais chez Vaur... tu m'accompagnes ??" ce n'était qu'une proposition mais il ne fallait pas me la rappeler deux fois !
Trois minutes de Dodoche, papa poussait la porte à deux battants du grand éttablissement de la rue des Portes et je me trouvais plongé dans un monde absolument extraordinaire... une rûche... ça sentait l'huile tiédie, le froid de l'acier et peut-être même la sueur, en haut une verrière diffusait une lumière glauque l'éclairage était réduit à sa plus simple expression ce qui donnait à l'endroit quelque chose de magique... derrière le grand comptoir de chêne en U s'agitait une escouade de vendeurs en blouse bleue, dans la petite poche du haut deux ou trois sylos Bic (les jaunes... moins cher !) et l'inévitable gros crayon graphite de maçon. Partaient du rez de chaussée deux étroits escaliers qui menaient à des coursives remplies de caisses, de meubles à tiroirs sur des dizaines de mètres, d'outils accorchés au parois verticales je suivais mon père dans ce dédale il allait confirmer au vendeur qui l'avait pris en charge au rez-de-chaussée les pièces qu'il souhaitait acquérir... On re-dégringolait en bas papa se dirigeait alors vers la caisse ou deux Dames sans âge prenaient la liste des produits écrite sur un petit papier un rapide salut du vendeur et hop il sautait sur un autre client... pendant ce temps, ça ne loupait pas, j'admirais le Lion Peugeot réalisé avec des outils de la firme Française... c'était magnifique...
Nous repartions et les jours de chance Papa faisait une halte rue de la Paix... nous repartions avec trois places pour le lendemain après-midi l'Omnia nous offrirait une séance de rêve au cinéma... Ben-hur, La grande vadrouille ou une aventure nous attendaient...