Suis-je si Suisse...

Sous Titre : Non...

Doc Caso dans un excellent billet, pose la question des racines. Je lui répond ici que je n'ai pas de racines... ou plus précisément que mes racines sont des ailes de mouettes ou de la bave d'escargot ou bien encore du crottin de cheval. 

"Mes racines " ça me gave un tout petit peu ce genre de truc... c'est souvent exprimé en starter d'un truc du genre "je me sens Vendeen jusqu'à la pointe des cheveux " (oui, tu es autorisé à remplacer vendéen par breton alsacien basque catalan corse ou menilmontannien)

Bon ok tu es satisfait d'avoir grandi dans le village de tes ancêtres... c'est beau et rude ça sent le sable chaud ok. Mais enfin nous avons été pondus sans que l'on nous demande vraiment notre avis, nous avons relativement peu de mérite à la position GPS de la chose... pour qu'elle raison endosser le bignou et les sabots de bois, parce que tu travailles au super u de Quimper ?

Non sans dec' le panneau clignotant "mes racines " j'ai du mal, ça me ferait à la limite penser au panneau clignotant et surligné et fluo "c'est la tradition " oh 'tain c'est la tradition ! On à le droit merde, c'est la tradition,  vous ne comprenez rien à rien bande de cons, c'est la tradition !!

Bon j'arrête là parce que sinon je vais écrire des conneries... bon faut que je te dise on est en Andalousie, soleil tapas tout ça et ce matin j'ai aperçu les arènes de Séville... attends attends, attends et puis dans l'arrière pays en remontant ce soir dans un village perdu on a vu des chasseurs avec des chiens... malheureux, les chiens,  la tradition qui disent. 

Comments

[La Baladine]

Je te rejoins sans peine. Je ne sais pas non plus ce que sont les racines, pour un être humain. Ce que peut être un socle, oui, de protection dans l'enfance, d'éducation, d'affection. Mais des racines...? Je suis française parce que je suis née et ai été élevée en France, mais "être né quelque part, c'est toujours un hasard", au fond.

J'ai eu la chance de naître dans un milieu accueillant et pourtant je ne me suis sentie vraiment moi qu'en m'en éloignant, ce n'est certes pas pour m'y enraciner.

J'ai beaucoup voyagé et si mon homme était sur pieds plutôt que sur roues, nous ne serions certainement plus en France depuis 2 décennies. Ce qui ne m'empêche pas d'aimer la France. C'est juste que la vie est partout et que nulle part elle ne vaut mieux ici qu'ailleurs (cette phrase ne veut rien dire ou tourne en rond mais je la laisse telle qu'elle est sortie, elle me plait).

L'expression qui m'agace, dans le genre, est "Français de souche"... De la souche à la racine... Mais ça veut dire quoi? A partir de quelle génération? De quel traçage de frontière?

A ce jeu-là, il est bon de rappeler que l'Afrique est le berceau de l'humanité, aussi insupportable que ce soit à certains. Le reste n'est qu'invention suprémaciste ;-)

Cela étant dit, tu as bien de la chance de te promener en Andalousie, et si tu passes à Ronda, salue le vieux Pont Neuf pour moi :-))

Besos

[valecrit]

Très bon billet.

Je pense comme toi. Mais il m’a fallu du temps pour le comprendre.

Avant, je revendiquais mes « racines ». Comme une fierté. Jusqu’au jour où... j’ai eu une personnalité propre. C’était un moyen de m’en faire une, seulement. De me donner l’illusion d’une appartenance. À défaut de me croire intéressante par moi-même.

Enfin voilà, je m’en suis libérée, quoi.



Et à présent ça m’agace assez.

[Acanthe]

L'Andalousie, et les champs bordés de figuiers de Barbarie, un vrai dépaysement. Profite, ici il pleut et la tempête arrive !

[calystee]

J'applaudis à deux mains. Ça me fait penser à la chanson de Brassens : "La Ballade des gens qui sont nés quelque part". A réécouter pour relativiser.

[Antiblues]

Et donc, si tu n'as pas de racines, tu ne te sens pas français non plus ? (En poussant ton raisonnement...)