Emploi du temps...
Quel terme sinistre, emploi du temps...
Comme une poignée de ce sable qui me glisse entre les doigts, le semaines s'égrainent à une vitesse à peine croyable, comment font-ils ceux qui travaillent ?
Huit mois que j'ai laissé derrière moi le monde dit des "actifs" et ça me paraît être d'un naturel absolu, parfois lorsqu'à la caisse d'un supermarché j'observe les couples quadras accompagnés ou non de leur progéniture mais avec un Caddye rempli et la liste à la main je me rends compte de ma chance, lorsqu'à la fin d'un dimanche l'attente des voitures se fait plus longue en direction de la métropole je suis heureux de ne pas faire partie de ce troupeau là mais ça me semble être la moindre des choses, ça me paraît être absolument banal, normal.
Lorsque j'étais salarié déjà je ne subissais absolument pas la hiérarchie, le "ça va comme un lundi", les pleunicherie des collègues ou la pause galette des rois, très jeune j'avais découvert ça et je m'en suis éloigné très vite, je me démerdais tout seul c'était vachement bien oui mais lorsque j'étais salarié je me voyais partir de chez moi régulièrement à gauche et à droite avec pour toute raison le fait que j'avais toujours fait ça, partir et revenir... c'était bien, c'était bien, aujourd'hui je n'ai qu'une envie rester chez moi !
La femme que j'aime trouve toujours l'occasion d'aller à la ville pour telle ou telle raison, ce matin encore "tu viens avec moi, je vais acheter du papier-peint... tu viens ??" non, je ne viens pas, non merci ma Chérie. Je ne fais rien d'extraordinaire à la maison pas d'activités dans une asso, je n'offre pas (déjà) de temps à une oeuvre quelconque non, c'est prévu mais je me donne deux ans de liberté absolue et entièrement égoiste, on voit nos potes bien entendu mais je n'en rajoute pas particulièrement j'ai besoin de temps seul il y a la lecture les films un peu de bricolage la marche dans la forêt, ce putain de temps qui file si vite je n'ai pas l'ambition de le maitriser, je ne souhaite que l'embrasser le malaxer... l'ennui dis-tu ? C'est vrai je l'entends par-ci, par-là... il paraît qu'il existe, il semble qu'il y ait des personnes qui s'ennuient, les pauvres gens.