Duralex...
Dans un premier temps c'est la lumière blafarde qui m'a éveillé il doit être 5 heures et demie "Bonjour Monsieur, vous allez à la douche et auparavant vous m'avalez ça..." tout en parlant l'infirmière compte onze gouttes d'un produit qui tombe dans un verre Duralex, elle allonge d'un trait d'eau et me tend le verre j'avale sans réfléchir sans prononcer un mot, je suis déjà un peu dans le coltar la veillau soir j'avais eu le droit au même traitement.
La douche à l'Italienne m'attend au fond du couloir le sol est garni d'un drap blanc immaculé au cas où je glisse, bonjour l'ambiance... les fenêtres sont grand ouvertes sur le cours d'Albret, quelques gens pressés probablement s'en vont au travail, où ils rentrent d'une after sur le bassin d'Arcachon... je les envirais presque !
Retour dans la petite chambre où l'infirmière m'attend "recouchez-vous, on va venir vous chercher." Ces quelques mots sont dits avec bienveillance et ne souffrent aucune réponse et de toute façon je suis muet je me souviens me glisser dans les draps c'est tout. Je me réveille tranquillement aux environs de 16 heures trente aucune douleur, pas de tuyau dans les narines pas de tuyau dans la bouche j'ai envie de soulever le drap et je n'ose pas... Un peu plus tard je constate qu'un gros pansement barre mon abdomen j'active la pompe à morphine parce qu'on m'a proposé de le faire, par réflexe, je n'ai pas mal.
C'était hier, il y a deux ans, et je me suis promis de ne plus jamais boire dans un verre Duralex.