Nous étions jeunes et pas larges d'épaules...

Elle me fait face gentiement, tout sourire malgré les six à huit clients qui attendent leur cornet de frites... entre moi et la vendeuse de frites un micro non branché, je lui pose des questions basiques et elle me répond le plus sérieusement du monde sur sa satisfaction d'une soirée qui se passe dans le calme, sur le fait qu'il ne pleuve pas, sur cet évènement qui anime le centre ville, sur sa recette qui devrait être confortable... elle repart sortir une cargaison de frites fumantes de leur bain d'huile.

C'était pendant l'hiver 83 je crois... habitant à Paris à l'époque, nous sommes venus passer quelques jours chez mes parents qui habitent à Barneville Carteret et puis un soir ma petite soeur toute bleue nous invite "venez ce soir c'est Carnaval..." on se retrouve dans un immeuble hlm de la place Divette, juste en face de la criée à l'extrémité du port de commerce.

Ma petite soeur toute bleue nous présente à deux ou trois personnes, on boit un verre et nous prenons la direction du centre ville et des réjouissances de la soirée nous ne sommes pas costumés mais, je ne sais pas pourquoi, avant de sortir de l'appartement je me suis emparé d'un micro de chant et de son long, très long cable... 

Je m'en souviens parfaitement, nous arrivons place de la fontaine (aucune fontaine, place de la fontaine... c'est depuis ce jour que j'ai décidé de rouler en Lagouna, moi qui n'ai pas les moyens d'acheter une Lagouna...) nous arrivons place de la fontaine, un flot de Carnavaleux nous submerge c'est joyeux coloré festif et très bon enfant nous suivons ! arrivés place de la République j'ai l'idée d'interroger des quidams façon micro-trottoir je brandis donc mon micro et ça marche seul le micro est visible ainsi que six à huit métres de cable enroulés grossièrement par dessus mon trench-coat en guise de ceinture... c'est gros, trop gros pourtant ça fonctionne mes copains de loin se marrent, l'un d'eux vient avec moi et on va faire de plus en plus fort.

Les commerçants s'interrompent pour répondre au média, nous nous coltinons les pompiers,  les agents de police et top du top nous pénétrons dans le Mess des officiers de la Navale sans aucun problême... on se marrait comme des bossus (tiens,  pourquoi les bossus se marreraient plus que les non-bossus, à propos ??) Nous étions jeunes et pas larges d'épaules...

Comments

[Soène]

Le referais-tu, Bleck maintenant ?

Quand on est jeune on n'a peur de rien.

Tiens, même moi, j'ai fait de ces trucs (corrects tout d'même) qui renversaient les bonnes soeurs !

C'était le bon temps...

Je me pose une question, tu n'es pas obligé d'y répondre : tu connais Jeanne depuis l'adolescence ? :lol:

Bonne semaine et bises de Lyon

[Praline]

Euh.... p ça ne veut rien dire, c'est praline ci-dessus ! pfff cet ordi y m'énerve ! :)

[p]

Sourire à la lecture de ce billet. Sourire parce que j'adore lire ou entendre les souvenirs de notre jeunesse, parce que c'était gentil, fou-fou, sans méchanceté, sans alcool, sans bagarre (euh... enfin.... presque, j'ai vu des gars se battre pour une fille dans les bals mais ça c'est autre chose :)) Je pense que si je me penche sur mes souvenirs j'aurai quelques anecdotes, je verrai ça quand je serai plus dispo.

Oui en tout cas j'ai souri à imaginer la déambulation avec le micro, la charmante vendeuse de frites, les commerçants, les pompiers, les militaires... Dis, t'en à d'autres, des souvenirs à nous raconter ? ;)

[Bleckattitude]

ç'eut pu le faire également, qui sait...



Bleck

[Cristophe]

La prochaine fois, va interroger les journalistes locaux.