Perdre du temps...
Elever la perde de temps au niveau de l'art...
As-tu remarqué, camarade Blogatif, qu'il est malvenu de perdre du temps, que c'est quasiment indécent... inepte !
Un morceau de bitume, l'A 62. Un espace temps, la fin de matinée de début juillet. Une alternative, où casser la croûte.
Choix terrible qui peut remettre en cause la destinée du début d'après-midi :
- Le raisonnable - Sortir de la glacière qui, la salade préparée amoureusement. Qui, le sandwitch et la bière. C'est le raisonnable...
- Le vulgaire - Parkinguer la Lagouna en plein cagnard sur l'aire de Garonne puis s'engouffrer au pays du sandwich triangulaire, de la famille braillarde usée de fatigue et aux toilettes fétides. Leclaire à pensé à toi et surtout à lui. C'est le vulgaire.
- Le sage - Sortir de l'autoroute, stopper la voiture à l'ombre d'un tilleul, faire quelques centaines de mètres à pied et déjeuner sur la place d'un village. Ca me paraît sage.
Sage mais il paraît que je perds du temps... Comprends pas... au secours !
Sortir de l'autoroute au niveau des deux tours de refroidissement de Gofech, au sud la douceur du Gers, au nord le Quercy. Faire simplement quatre kilomètres et le village d'Auvillar me tend les bras. Aucun bruit parasite, lâ-bas à l'ombre de l'atelier du céramiste trois tables, deux sont occupées par des marcheurs sur Compostelle je m'installe donc à la troisième. Une grande assiette de salade bien fraîche avec ces tartinettes, son saumon fumé et son chèvre... un thé brûlant du pain croustillant... combien ? Beaucoup moins cher qu'une nourriture encapsulée !
Et puis ici, juste en face de moi ce couple la cinquantaine à l'accent Europe du nord. Ils ont délassé les chaussures de marche. La dame est heureuse c'est criant, ils s'amusent, picorent une généreuse assiette, recommandent du café, ils batifollent, il l'embrasse dans le cou après lui avoir glissé quelques mots à l'oreille...
Je sais que je vais faire une rencontre, je te la raconterai plus tard pas maintenant, je pourrais perdre du temps...