Ah ! une saison dans les Alpes...
En écrivant ce billet je m'aperçois que c'est probablement la énième fois que je te bassines avec Biarritz... Si j'habitais Marseille, je te parlerais probablement de Nice j'aime bien Nice mais je connais mieux Biarritz, alors la semaine dernière j'ai traîné dans ce ville de la côte Basque, les chocolatiers étaient au turbin prêts à affronter les familles et leur soif de remontants cacaotés, la ville était assoupie offerte aux quelques curieux dont je fais partie, privilégiés que nous sommes...
Tiens, regarde par exemple ce vieux phare digne, il monte la garde tranquillement... la nuit tombe sur l'hôtel du Palais figé dans son confort il tient toujours le haut du pavé, il y fait chaud, la moquette est profonde les cuivres brillent... on peut facilement imaginer une trentaine de loufiats occupés à faire reluire l'argenterie, à remettre en ordre tel ou tel salon à préparer le souper, à rafraîchir les corbeilles de fruits, c'est beau, décalé, hors du temps...
Mais à moins de cinq cent mètres, au petit port de pêche, derrière la vitre embuée d'une cabane de pêcheurs il y a cinq vieux loups de mer qui terminent leur énième partie de belote pendant que "maman" taille la soupe, ils sont là seuls au monde face à un verre de café refroidi...
Tout est silencieux, rangé, propre, les cabanes aux murs blancs fraîchement repeints ont oublié depuis longtemps déjà le tumulte des estivants, c'est beau, calme seul le ressac rythme le paysage qui s'offre à moi, je souris en contemplant ce bouquet de flotteurs... je suis bien !
Les contrevents sont rouges... ils pouvaient être peints en vert ou en rouge, ils sont rouges, même le robinet est peint en rouge... Basque.
Puis viens l'heure de pousser une porte connue, le plaisir d'une poignée de main chaleureuse, d'une bise conciliante me voilà juché sur un tabouret de bar sirotant une bière Mexicaine. Je parle avec la douce Corine du départ imminent d'un de nos fils dans les Alpes pour une premières saison hivernale et immédiatement le boss, Paul Alexandre s'enflamme... "Ah ! une saison dans les Alpes..."
Nous pouvons ressentir dans le scintillement des yeux du bonhomme toute l'émotion des souvenirs passés, de la difficulté de la tâche, de l'esprit de camaraderie, des nuits folles et de la jeunesse qui fout le camp... "Ah ! une saison dans les Alpes..."