Nous avons rencontré des filles bien...

Lundi matin huit heures du mat" je me dirige d'un pas léger vers mon troquet favori afin d'aller y déguster un café brûlant et de parcourir le quotidien local... J'ai la pêche, c'est le premier matin d'une semaine de congé ! A mon arrivée les rideaux sont clos, un habitué m'indique sa surprise de ne pas voir le troquet ouvert nous échangeons trois phrases avec deux dames équipées de sacs de randonnées et chaussées pour les grands chemins, elles aimeraient bien prendre un petit déjeuner avant de continuer et de terminer ces dix jours passés sur le "camino" vers Compostelle mais l'arrivée à Compostelle se fera plus tard aujourd'hui elles doivent prendre le train à Bordeaux afin de rejoindre la famille, ce matin elles sont en petite forme il faut dire qu'elles ont partagé une chambre dans un gîte d'accueil avec deux autres pélerins... Marie et son amie ont dormi par terre ! Et ce troquet qui ne s'ouvre pas... l'habitué indique un autre Bar... "sur la route d'Eysines... pouvez pas vous tromper !" Je réponds qu'en effet il doit bien y avoir un débit de boissons d'ouvert, mais pas avant deux ou trois kilométres... Mesdames, si vous le permettez j'aimerais vous inviter à prendre un café à la maison... j'habite à moins d'un kilométre et ne vous inquiétez pas je vous remettrai sur le chemin officiel du fameux "camino" d'emblée et sans faire de manières inutiles ces dames acceptent immédiatement, nous passons par une boulangerie ou j'achéte viennoiseries et du pain frais. En chemin nous faisons plus ample connaissance et puis je pense également à la tête de la femme de ma vie qui doit tout juste se lever et qui va me voir débarquer avec ces aventurières... Nous pénétrons dans un appartement vide, ma femme se léve tout jute je vais immédiatement la prévenir afin qu'elle ne débarque pas dans la cuisine en petite tenue : - 'Bonjour Chérie, ne t'inquiète pas j'ai invité deux dames pour prendre le petit déj. habille toi vite et rejoins nous, ce sont des marcheuses sur le Compostelle." - "ah oui... j'arrive !!" Le temps de préparer une bonne dose de café de sortir les confitures et nous voici tous les quatre partis à évoquer ce périple qu'elles entreprennent... Lucie et Brigitte sont tout simplement voisines dans une banlieue sud sympathique de la région Parisienne et depuis l'année dernière elles se sont lancées sur les chemins par étapes d'une à plusieurs semaines elles rallieront l'Espagne et la communauté Jacquaire simplement en mettant un pied l'un devant l'autre, à leur rythme et avec leur sac sur le dos et ami lecteur je te jure que ces deux là vivent le bonheur, la joie du geste simple, de la rencontre authentique et de la démarche gratuite. Claire et Marie (Oui, je sais je change les prénoms à chaque fois... une envie, comme ça !) nous racontent leurs rencontres ces kilométres partagés avec de jeune Australien s'étant promis de fêter ces vingt ans à Compostelle et qui fera ensuite le pélerinage à la Mecque, cet homme grand habitué de tous les chemins vers St Jacques à l'aller comme au retour à pied, cette dame solitaire faisant des étapes très courtes ou bien encore ce couple de médecins tout juste retraités inaugurant leur nouvelle vie avec ce pélerinage version carte bancaire aux étapes étoilées mais au mérite identique et à la poignée de main franche et ouverte... Alors forcément ma douce et moi-même les questionnons sans cesse : "Le choix du sac, les pieds... pas trop mal ? Les maris, les enfants... qu' en disent-ils ? Est-ce qu'il y a toujours un minimum de confort à l'étape, dans les gîtes ? La religion dans leur démarche ? etc, etc... Nathalie et Manuela satisfont notre curiosité avec une grande disponibilité et gentillesse. Manuela nous indique par exemple que d'éducation catholique elle a tout envoyer promener à l'âge de seize ans, ne c'est pas mariée à l'église... et à sa grande surprise cette année dans la solitude d'une profonde forêt elle s'est surprise à égréner un chapelet tout en avançant sereinement... Manuela a prononcé cette phrase calmement, j'avoue qu'elle m'a troublé et je n'étais pas le seul. Et puis l'heure est venue de les accompagner à nouveau sur le chemin, pas question d'aller à la gare en automobile ! Nous les avons remises sur le chemin balisé, il faisait beau elles prenaient le TGV le soir même afin de retrouver leurs familles respectives, nous nous sommes embrassés, avons échangé nos adresses postales et puis bien sûr une question à fusé - "Et vous, quand vous déciderez vous à prendre le chemin ?"

Comments

[bleck]

@ Madame - Le grand intérêt d'une telle démarche est qu'elle n'est pas obligatoire, ensuite et en ce qui me concerne si je vais de par les chemins un jour ce sera pour un retour sur moi-même et pas forcèment vers Compostelle.

@ Kal - Je te suis complètement. je soulignais par là, le fait de simplement vouloir sortir des voies habituelles, du troupeau... Le choix de vie nomade, sur un bateau entraîne immanquablement des rencontres illuminées...

[kaliuccia]

Si vous en gardez un bon souvenir, je pense qu'il sera tout aussi doux aux deux personnes que vous avez si sympathiquement reçues chez vous.
Ca c'est une rencontre comme je les aime !

On en fait beaucoup comme ça, dans un autre registre, par le biais des bateaux. C'est aussi un peu ce qui m'a fait choisir cette vie.

[madame de K]

Je ne ferai pas le pélerinage à Compostelle, pour plusieurs raisons dont plusieurs sont rédhibitoires ;-)
Par contre je veux bien accueillir des pélerins, mais les seuls susceptibles de passer devant chez moi sont ceux qui vont péleriner à New York à la nage, et ils se font de plus en plus rares.

[bleck]

@ Coum" - Merci.

@ Docteur Grég " - Les confiotes abricot et framboises ! dis, je suis convaincu de t'avoir vu dans une boulangerie du cours Portal voici deux semaines, j'étais en voiture tu attendais ton pain... C'est deux ou trois minutes plus tard que j'ai percuté !! Une prochaine fois, nous serons à pied tous les deux...

@ Louisianne - Oui, une belle histoire à partager.

@ Marie - Entre nous, on se fout de l'attitude, du regard du quidam... continuons a ne pas nous prendre la tête, à offrir un sourire, comme ça, gratos !

@ Pakit" - Mais tout le plaisir est pour moi, s'il est partagé, le plaisir devient bonheur.

@ Lou - Ce n'est pas du courage qu'il faut, faire Compostelle doit s'imposer à celui qui entreprend la démarche.

[lou]

J'aimerais assez faire un bout de ce chemin... mais je manque de courage.